Le Range Rover DB lors présentation du Dakar 2026 en Espagne

Un Range Rover de 1984 sur le Dakar 2026, le rêve de Gabriel.

Gabriel VALENTIN, que je connais depuis bientôt dix ans, est un véritable passionné de voitures anciennes. Pas seulement amateur, mais passionné au point d’avoir constitué une collection d’autos anglaises et italiennes. Mais cela ne suffisait pas à assouvir sa soif d’authenticité et de sensations. Alors, il a relevé un défi unique : réaliser la reproduction fidèle d’une Toyota Celica de Didier Auriol, projet approuvé par le pilote lui-même. Et comme Gabriel ne fait jamais les choses à moitié, il s’est ensuite lancé dans l’aventure du légendaire Rallye Monte-Carlo Historique, au volant d’une Lancia Beta également au couleur d’une célèbre marque présente en rallye dans les années 80.

C’est un autre projet que notre limougeaud de naissance porte depuis plusieurs mois, engager un Range Rover DB sur le Dakar 2026 en catégorie Classsic. Un défi de taille pour cet ancien basketteur (fan de Limoges forcément) mais rien ne l’arrête et le projet est en marche !

Gabriel VALENTIN a accepté de répondre à nos questions :

Origines et inspiration

  1. Qu’est-ce qui vous a donné envie de relancer l’aventure du Range Rover DB de 1988 pour le Dakar 2026 ?

Je fais du rallye historique depuis une petite dizaine d’années, et la création de la catégorie Classic au Dakar m’a donné des idées! Je rêve d’autos et du Dakar depuis 1988, et j’ai toujours eu le rêve caché d’un jour essayer de participer au Dakar. La version rallye historique est un excellent moyen de pouvoir accéder à ce rêve. Cela fait quelques années que je me suis mis en quête de trouver le bon véhicule afin de refabriquer un Range Rover hommage DB, j’avais de toute façon toujours voulu en refaire une réplique au bon moment. J’ai trouvé le bon véhicule en feuillant des annonces en 2024, et tout a déclenché le projet, en se mettant le timing réaliste de 2026, 2025 était trop juste pour préparer le projet de la façon dont je le voyais.

Quels souvenirs marquants gardez-vous de cette première expérience familiale liée au Dakar et en quoi cela influence votre motivation actuelle ?

Tout a commencé ce jour là, la passion m’a piqué le jour ou Max Mamers m’a fait faire quelques tours à bord du Range Rover Raymondis. Ce fut une journée extraordinaire pour moi, un évènement privé, avec la famille, les sponsors… Tout paraissait gigantesque, surréaliste, j’avais à peine 8 ans. Et se retrouver sur un circuit de rallye cross, privatisé pour nous, ce fut incroyable. Et j’ai la chance d’avoir des photos et des vidéos de cette journée. C’était il y a 37 ans…

Le projet et la préparation

– Quels sont les principaux défis techniques et logistiques que vous devez relever pour préparer ce Range Rover Classic de 1984 pour le Dakar Classic ?

Un des principaux défis, il ne faut pas se mentir: le budget. Entre l’achat d’un véhicule, sa préparation, le budget Dakar et tous les à-côtés, il faut quand même bien calculer et trouver le bon moment. J’ai également peu de connaissances mécaniques, dont je devais m’entourer des bonnes personnes, embarquer le maximum de gens ayant les connaissances adaptées pour un tel projet. L’objectif, tenter l’aventure avec mes moyens, et concevoir un véhicule fiable, homologué, qui ressemble au maximum à celui de 1988, sans construire non plus un prototype hors de prix. J’ai retrouvé et contacté certaines personnes étant à l’origine du projet de l’époque, afin d’obtenir de l’aide précieuse sur comment concevoir le bon véhicule, mais aussi pouvoir refaire la déco au plus proche! Refaire un kit carrosserie similaire avec ceux qui l’ont conçu dans les années 80, mais aussi reprendre contact avec les autres sponsors de l’époque pour pouvoir imprimer tous les logos. 

-Quel rôle joue Philippe Laborie dans la préparation du véhicule et qu’apporte son expérience des Dakar des années 80 ?

Je suis tombé tout à fait par hasard sur Philippe Laborie, en commençant mes recherches, lorsque je voulais obtenir des infos sur le Dakar Classic, car j’avais vu sur internet qu’il avait préparé un Range Rover pour le Dakar Classic 2024, je l’ai contacté sans savoir, et il m’avait répondu direct « ah, le Range DB, c’est moi qui avais fabriqué ses éléments en fibre, et j’ai encore les moules! ». C’était un signe, et le projet fut lancé. Philippe a participé à plusieurs Dakar et connaît les Range Rover sur le bout des doigts. Et son fils Brice a participé en copilote au Dakar Classic 2024, donc je sonnais à la bonne porte.

– Comment s’organise votre équipage Gabriel–Brice : qui fait quoi au sein de l’équipe pendant la course ?

J’avais différentes options pour l’équipage, et clairement, avoir un navigateur qui sait également s’occuper de la mécanique, c’est un gros plus, voire un point non négociable. Après, encore une fois, il y a la réalité du budget. Brice avait déjà fait lui-même l’assistance en plus du copilotage en 2024. Prendre un mécanicien en plus, entre l’inscription et son transport, c’est 15,000 euros, et nous avons un budget limité. Je lui ai demandé si ça le tentait de refaire l’aventure, si on pouvait tout gérer à deux comme il avait déjà pu gérer, et il m’a dit oui, alors banco. Et dans ce genre de course, le copilote est primordial. De mon côté, j’aurais « juste » à essayer d’aller où il me dit d’aller, suivre le rythme qu’il va me donner, bien réguler, sans prendre trop de risques et sans tout casser!

L’aspect humain et symbolique

-Que représente pour vous le fait de faire revivre cette aventure familiale et de rendre hommage à votre grand-père et à l’histoire de DB ?

C’est juste génial de pouvoir réitérer l’aventure, avec en quelque sorte un hommage à l’entrepreneuriat familial, et puis finalement c’est grâce à DB (supermarchés) que j’en suis là, passionné d’auto et de rallye. J’ai le soutien également de la famille, et de cousins qui eux aussi avait été marqués par cette épopée.

– Comment avez-vous impliqué vos proches et anciens partenaires historiques dans le projet ?

L’histoire sympa, c’est que j’ai pu également embarquer de la famille de l’autre côté (maternel), mes cousines ayant repris l’entreprise de mon autre grand-père, ViO, et elles ont adoré le concept et ont accepté de me sponsoriser. Le Range Rover va donc arborer les logos des entreprises historiques de mes deux grands-pères. Dans les anciens partenaires, j’ai le soutien de Max Mamers évidemment et j’ai pu bénéficier du soutien de l’ancien responsable de l’autre principal sponsor de l’époque, Jean-Marie Brachet, qui dirigeait l’entreprise Coineau-Brachet. Il a gardé tous les documents du projet de l’époque, les coupures de presse, et m’a également donné un petit coup de pouce financier, en mémoire du bon vieux temps. 

L’impact et les valeurs

– Vous soutenez l’association « Espoir Isère contre le cancer » : comment ce volet caritatif s’intègre-t-il dans votre projet sportif ?

J’ai perdu ma maman en 2020, d’un cancer, et pouvoir soutenir une association me tenait à cœur. J’ai fait la rencontre de Bruno Saby lors du rallye Monte-Carlo Historique, auquel je participe chaque année depuis 2018, et j’ai rejoint l’association dont il est le parrain depuis 2021. Sachant que je ne vais pas pouvoir enchaîner Dakar et Monte-Carlo en 2026, cela me semblait évident de rouler au Dakar pour l’association. Et Bruno a gagné le Dakar, donc l’ensemble est cohérent! J’ai monté une cagnotte, afin de financer une petite partie du projet Dakar 2026, et afin de reverser des fonds à l’association après la course, afin de financer un projet de l’association. Je vais continuer de chercher des donateurs, et d’éventuels sponsors jusqu’au départ de la course, et d’embarquer un maximum de personnes dans le projet. Chaque euro va compter!

– Quels messages souhaitez-vous transmettre aux sponsors et au public à travers cette participation au Dakar Classic ?

J’ai envie de parler de valeurs, célébrer l’entrepreneuriat et l’héritage familial, sensibiliser au mieux à travers l’association, parler d’aventure humaine. Et puis, c’est un rêve de gosse, il faut les réaliser tant qu’on en a l’occasion. Pas besoin d’être un pilote professionnel, avec de la passion on peut faire de grandes choses à son propre niveau. Et ça va être génial de pouvoir côtoyer des légendes comme Sébastien Loeb, Nasser Al Attiyah et des héros comme Mathieu Baumel (on l’espère de retour au Dakar), sur le même bivouac.

Perspectives

– À quoi ressemblerait pour vous une réussite complète de ce projet Dakar 2026 ?

Réussir tout d’abord une bonne organisation, toute la partie avant course, qui est déjà une aventure en soi, avec les différents messages que j’ai envie de véhiculer, embarquer un maximum de monde dans l’aventure. Une bonne préparation est essentielle, mettre un maximum de chances de son côté. Être bien entouré et bien conseillé. Et évidemment, faire une belle course et engranger de l’expérience. Finir le Dakar, passer la ligne d’arrivée. Je ne vise évidemment pas un podium, mais avec une bonne voiture, un bon copilote et mécano, on a de quoi bien figurer, avec les tous les aléas possibles qu’il faut envisager. Et profiter. Je réalise mon rêve de gosse, je me le rappellerai chaque jour. 

Photos collection Gabriel VALENTIN DR

Vous pouvez suivre le projet sur Instagram @dakarclasssic2026_DB.

Pour apporter votre soutien au projet comme partenaire financier dakarclassic2026@gmail.com

RPA suivra la course chaque jour sur Facebook et Instagram.

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